Phnom-Penh
Le jeudi 31/01 nous avons quitté Battambang pour Phnom-Penh. Nous mettrons environ 6 heures pour parcourir les 290 km qui nous sépare de la capitale. Le bus est bondé, le confort moyen mais acceptable. Nous nous installons à l'hôtel Indochina 2 situé à quelques enjambées du fleuve Tonlé sap.
Lorsque nous ouvrons les yeux le lendemain matin, aucun bruit ne monte de la rue pourtant très animée la veille. Les rues sont barrées, aucun véhicule ne circule, les passants endimmanchés arborent tous un pantalon noir et une chemise blanche en signe de deuil. C'est aujourdhui le 1er jour des cérémonies crématoires de feu roi Norodom Sihanouk décédé le 15 octobre dernier. Une longue procession passe à côté de l'hôtel et nous ne ratons pas l'occasion d'y assister. Des milliers de personnes hommes, femmes, jeunes, anciens paradent en rendant hommage à leur roi. Elles précèdent le char portant le cercueil. Ces cérémonies sont prévues de durer jusqu'au 4 février, jour de la crémation.
Plus tard nous avons fait un saut à l'hôpital Calmette où Bernard avait effectué une mission il y a 20 ans déjà. L'établissement a beaucoup changé, des bâtiments nouveaux ont été construits, le site s'est structuré et modernisé. La ville aussi s'est énormément transformée en deux décennies. Grattes ciel, établissements bancaires, grosses voitures, circulation démentielle dans certains quartiers, elle met les bouchées doubles pour ressembler à ses grandes soeurs asiatiques.
Côté mémoire et souvenir nous nous sommes rendus au musée du crime génocidaire de Tuol Sleng tristement appelé S21. Entre 1975 et 1979 près de 15000 personnes furent torturées avant d'être achevées par les Khmers rouges. La visite fut très enrichissante. Les cambodgiens ont pris conscience du devoir de mémoire de cette triste période. Vraiment bouleversant.
Dans un registre plus futile, Bernard, qui se distingue toujours, n'a rien trouvé de mieux que d'attendre d'être au Cambodge pour se faire arracher une dent. Pourtant il avait fait une révision complète avant de partir.
Il faut que je vous raconte qu'il y a quelques jours, dans l'avion pour le Cambodge, Maryse en voulant se saisir d'une revue a mis la main sur une tablette Apple malencontreusement oubliée par un étourdi. Nous avons trouvé ce matin un informaticien qui a pu débloquer cet Ipad. Du coup nous avons expédié cet objet en France en le protégeant avec des couches culottes pour bébé en espérant qu'il arrivera en bon état chez nous.
Demain nous quittons Phnom-Penh pour la ville de Kep en bord de mer et proche de la frontière Vietnamienne.