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around the world blog MB
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20 novembre 2013

Bolivie

Début novembre, nous passons la frontière pero-bolivienne à une poignée de kilomètres de la ville de Copacabana. Un changement de bus s'impose et les 2 heures d'attente nous laissent loisir d'apprécier la magnifique architecture baroque de la cathédrale, d'avancer nos montres d'1 heure et d'avaler tranquillement nos sandwichs. Les bus boliviens n'ont rien à voir avec le relatif confort des transports péruviens. Notre chauffeur semble prendre plaisir à serrer fort les virages, le portable vissé à l'oreille. On commence à s'habituer à la conduite sud americaine si particulière. Aux abords de la capitale, le trafic automobile s'intensifie nettement. Nous traversons El Alto, une modeste banlieue de 800 000 habitants perchée à plus de 4000 mètres dominant La Paz et nous offrant une vue grandiose sur la ville et l'Altiplano.

2013-11-05 La Paz (2) Calle Jaen2013-11-06 La Paz (5)2013-11-05 La Paz (21)

 

 

A la Paz, nous rencontrons Aurélien, le fils d'un ami, habitant ici avec sa petite famille et travaillant tout comme sa femme Maria Fernanda au lycée francais. C'est autour d'une bonne table que nous récoltons de précieuses informations pour la suite de notre voyage. Sur ses conseils nous partons le lendemain à 80 km de la capitale visiter les ruines laissées par la civilisation Tiwanaku  établie au sud du lac Titicaca. Cet empire Aymara connut son apogée vers l'an 900 de notre ère mais les causes de sa disparition se perdent dans les suppositions. Nous rentrons par une pittoresque route traversant l'Altiplano et longeant les pics acérés de la cordillère royale des Andes dont les sommets dépassant les 5000m se comptent par dizaines.

2013-11-05 La Cordillère royale des Andes (7) Huayana Potosi2013-11-06 Tiahuanaco (15)2013-11-08 La Paz (6)

 

 

Il y a bien 2 semaines que nous vivons maintenant en altitude au dessus des 3400m. Disparus maux de tête, souffle court, oppression et bouche sèche. Nous nous sentons bien acclimatés et n'avons plus besoin de mastiquer ces feuilles de coca au goût si particulier: On préfère de loin boire un" te mate" des feuilles de coca en infusion.

Nous décidons de tenter l'aventure de la descente en VTT de la route de la mort, l'ancienne piste si tristement nommée qui servait de communication entre La Paz et Coicoro et qui se trouve maintenant interdite aux véhicules à moteur. De nombreuses agences exploitent ce filon. Nous choisissons une d'entre elles semblant offrir de sérieuses garanties en terme de sécurité.  2 minibus aux toits chargés de vélos en excellent état nous déposent à Cumbre, lieu de départ de la rando à 4750m d'altitude. Protégés de la tête aux pieds, nous mettrons la matinée à dévaler cette étroite piste coincée entre falaises et vertigineux ravins. Parcours potentiellement dangereux pour les têtes brûlées, 2 cyclistes y perdent la vie en moyenne chaque année. Mais sortie de 4 heures très intéressante, des plateaux andins jusqu'à la forêt tropicale.

2013-11-07 La route de la Mort (6) L'Altiplano2013-11-07 La route de la Mort (21)2013-11-07 La route de la Mort (16)2013-11-07 La route de la Mort (7)

 

 

Il nous faut rouler toute la nuit pour rejoindre la ville minière de Potosi. C'est l'effervescence en ville où une foule démentielle assiste aux festivités de l'anniversaire du département de Potosi. Un incessant, bruyant et coloré défilé des militaires puis de la population civile paradera jusqu'à une heure avancée de la soirée. Le Cerro Rico domine la ville du haut de ses 4800 m et fournit depuis plus de quatre siècles différents minéraux tels qu'argent, zinc, plomb, tungsténe. Avec Daniel, nous décidons d'entreprendre la visite des galeries. Avant d'entrer, nous achetons, accompagnés d'un guide, du nitrate d'amonium, un pain de plastique TNT et des détonateurs. Etonnamment, ce genre de produit est en vente libre à un prix dérisoire. De quoi faire joujou dans les cavités. Nous déambulons à travers les galeries, descendons aux niveaux inférieurs au moyen d'échelles rudimentaires, nous contorsionnant aux passages resserrés, ce qui laisse imaginer les conditions de travail des mineurs. On distingue nettement les veines marrons et noires du zinc ainsi que celles du plomb mélangées à l'argent. Le guide me confie la tâche de préparer les explosifs s'occupant lui même, et c'est mieux ainsi, de la mise à feu. On ne traîne pas pour se mettre à l'abri et, les oreilles bouchées, l'onde de choc nous parvient en sourdine. Cette mine  toujours en activité emploie malheureusement encore des enfants de 11, 12, 13 ans. 

2013-11-10 Potosi (25)2013-11-10 Potosi (28)PB1001182013-11-10 Potosi (29)2013-11-10 Potosi (47)

 

 

2013-11-10 Potosi (57) Mines de plomb, zinc, argent2013-11-10 Potosi (66) Mines de plomb, zinc, argent2013-11-10 Potosi (82) Mines de plomb, zinc, argent

Moyenne

 

 

 

Le lendemain, nous prenons un taxi pour la ville de Sucre, située à 164 km de là. Le chauffeur roule à une vitesse démentielle, prenant des risques insensés dans les virages. Je lui fais plusieurs fois la remarque, gentiment d'abord, fermement par la suite mais l'abruti qui tient le volant ne l'entend pas et met tous ses espoirs d'arriver à bon port dans Saint Christophe dont l'effigie est fixée au tableau de bord. Nous sommes déposés entiers au coeur de la ville, sur la plaza de 25 mayo. Il y a foule et pas mal de circulation. Ville agréable avec sa grand place principale, ses rues à angles droits bordées de maisons de style colonial. Le marché central, aux étals débordants de fruits et légumes, étonnamment rangés par section; section des babanes, des pommes de terre, des fleurs, vaut le détour. Nous sommes plusieurs à attendre que la casa de la libertad, un splendide palais colonial, ancien monastère de jésuites ouvre ses portes pour la visite. Sans aucune explication, il restera fermé. Sans aucune explication également, le chauffeur de ce matin ne viendra pas à notre rendez vous pour nous ramener à Potosi. C'est bien pour notre sécurité mais ça complique le retour. Nous parvenons à attraper un taxi qui se fait arrêter par la police, décolle son affichette "taxi" et, après contrôle, la recolle hors de la vue du policier. C'est donc en faux taxi qui nous sommes déposés à la gare routière où la chance nous accordera, pour revenir sur Potosi, un vieux machin disponible que certains osent nommer un bus.

Il nous faudra 4 heures de route à travers le désert rocailleux, parsemé de cactus où lamas et vigognes cherchent leur maigre pitance, avant d'atteindre Uyuni et son fameux salar. Nous achetons rapidement un circuit de 3 jours, 2 nuits à un prix convenable. Le lendemain matin, Hugo, notre guide nous attend en bas de l'hôtel avec son gros 4x4 à la galerie chargée de jerrycans de gas oil. C'est parti pour l'aventure! Premier arrêt dans le petit village de Colchani qui existe par le sel récolté guère plus loin. Stocké en petits monticules avant d'être chargé manuellement sur des camions d'un autre siècle par de pauvres travailleurs à l'espérance de vie bien courte, ce sel sert uniquement à l'alimentaire. Sous la croûte, gît cependant plus de la moitié des réserves de lithium du monde, non encore exploitée.

2013-11-13 Salar de Uyuni (3)2013-11-13 Salar de Uyuni (56)2013-11-13 Salar de Uyuni (35)2013-11-13 Salar de Uyuni (36)2013-11-13 Salar de Uyuni (94)

 

 

 

 

Nous traversons un paysage incroyable, une mer d'un blanc aveuglant, encerclée au loin par des volcans entourant de leur brume ce désert hallucinant. Aprés une halte à Isla Inca Huasi, une colline volcanique plantée de centaines de cactus, nous arrivons au village de San Juan de Rosario pour passer la nuit dans un hôtel de sel. Murs en blocs de sel, toit en paille et lits sculptés dans le sel. On y dort et on y dort bien !

Le lendemain, traversée du salar du Chiguana, moins blanc que Uyuni. Au loin le volvan Ollagüe domine fièrement du haut de ses 5865 m et fume légèrement. Nous voici maintenant aux lagunas et les eaux salées des lacs renvoient des tons blancs, roses ou verts en fonction de la lumière. Des centaines de flamants roses y plongent leur bec à la recherche de nourriture. Le troisième jour, au petit matin, nous avons la surprise de découvrir notre 4x4 en fâcheuse posture dans un trou. Notre chauffeur a apparemment eu quelques difficultés pour garer son véhicule après une soirée arrosée. Nous bataillerons une demi-heure armés d'élinges, de madriers et aidés d'un autre engin pour parvenir à l'extraire, dans le froid piquant du matin - 10°.

2013-11-13 Salar de Uyuni (114)Droite2013-11-14 Sud Lipez (5) au pied du volcan Ollagüe 5865m2013-11-14 Sud Lipez (14) laguna Canapa2013-11-14 Sud Lipez (16) laguna Canapa2013-11-14 Sud Lipez (18) laguna Canapa - Copie

 

 

 

 

Nous roulons jusqu'aux sources thermales situées à 4770m. Le soleil se lève à peine et peint sur le paysage des tableaux de maître. Sans hésiter nous nous immergeons dans ces eaux chaudes volcaniques jusqu'à ce que la chaleur devienne insupportable. On poursuit par le désert de Dali, du nom d'un tableau peint par l'artiste avec des montres épousants le rocher, puis par la laguna verde au pied du volan Licancabur.  Le paysage est tout simplement époustouflant.

2013-11-15 Sud Lipez (6)

 

Notre périple continue par Tupiza, que nous gagnons en train de nuit, puis Tarija que l'on rejoint après 5 heures de piste en ayant aperçu sur notre tête un condor tournoyant magistralement.

Nous sommes prêts à passer en Argentine.

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